L’Art Sacré en Anjou : la Croix de Baugé

La commission diocésaine d’Art Sacré nous offre chaque mois l’occasion de découvrir un élément du patrimoine artistique de notre Eglise en Anjou.



La Croix de Baugé, symbole de l’Anjou par excellence que l’on retrouve sur les tapisseries de l’apocalypse. Cette croix a double traverses, qui est plantée sur le lanternon central de la cathédrale d’Angers, est considérée comme le 11e plus gros morceau de La Croix du Rédempteur. En chêne d’Orient du premier siècle tout concorde pour attester de la véracité et de l’authenticité de La Croix. La forme originale de la croix à double traverses est une autre preuve de son origine orientale.
C’est le Seigneur de la Boissière qui la rapporta au 12ème siècle en Anjou. Il l’a reçu par l’évêque de Crête en remerciement pour des faits d’armes lors des croisades. Un document contemporain est conservé chez les sœurs du cœur de Marie de Baugé. Cette croix a une telle réputation qu’une église reliquaire est construite dès son arrivée en Anjou pour l’exposer à la vénération des fidèles. Durant des siècles elle y demeura. Le roi René va l’orner de pierreries et d’or pour la mettre en valeur. Toutes ces pierres précieuses et ces perles font de cet objet de dévotion un des grands joyaux du moyen âge.


Cette croix a passé bien des siècles sans être abîmée, sans être dérobée, elle va traverser les siècles sans encombre. Cet objet emblématique va être acquis par les sœurs de la Girouardiere au moment de la révolution. Depuis elle est conservée précieusement et religieusement par les sœurs.


Cette relique insigne a une valeur artistique reconnue, mais pour les croyants que nous sommes sa valeur va bien au delà des pierres précieuses et de l’or qui l’ornent. En effet, ce bois est pour nous un signe tangible de la miséricorde de Dieu. Le Christ, Dieu fait homme, à pris chair de notre chair, il s’est incarné devenant homme en tout point excepté le péché. Et pour nous rejoindre totalement il a accepté la mort. Ce bois est témoin de ce don total, de ce lien qui nous uni avec le Christ. Jésus le Christ, l’Emmanuel, Dieu avec nous, partage en tout point notre condition humaine.


Aussi ce morceau de bois vénérable nous donne l’occasion de méditer sur l’abaissement de Dieu à notre égard et de son désir de nous rejoindre totalement. Cet objet de dévotion gardé précieusement depuis des siècles par les croyants nous donne l’occasion de méditer sur la passion du Christ et sur la mort et la Résurrection du Christ.
Cette croix est visible chez les Filles du Cœur de Marie à Baugé et mérite plus qu’un détour, une vénération et une méditation du serviteur souffrant en Isaïe.

Texte et photos : B.C.