Orientations Diocésaines pour l’accompagnement des familles en deuil

Accompagner les familles en deuil, une prise en charge ecclésiale

Dans chacune de nos paroisses, la préparation et la célébration des funérailles sont prises en charge par une équipe d’accompagnement des familles en deuil (prêtres, diacres et laïcs).
La pastorale des funérailles est confrontée à des évolutions et Mgr Delmas a demandé au Service Foi-Liturgie de travailler en tenant compte des questions récentes posées par des pratiques diversifiées. Le document «  Orientations diocésaines pour l’accompagnement des familles en deuil » en est le fruit.

Orientations diocésaines pour l’accompagnement des familles en deuil (mai 2015)

Notre mission d’accompagnement des familles est une œuvre de compassion. Face aux nouvelles pratiques funéraires, il est important d’exercer notre discernement pour que la pastorale du deuil soit un véritable lieu d’évangélisation et de témoignage rendu au Christ.
Ces orientations nous donnent des points d’attention, des repères et des pistes pour relire notre pratique. Elles s’adressent à tous ceux qui, d’une manière ou d’une autre, se font proches d’une personne ou d’une famille en deuil.

1ère orientation « Accompagner les familles en deuil est une responsabilité commune des baptisés »

La dimension ecclésiale de la mort « chrétienne » Il s’agit d’appréhender les funérailles comme un acte ecclésial. C’est un choix délibéré d’avoir placé cette dimension en premier de telle sorte qu’elle teinte tout le reste.
Comme nous le savons, le mystère chrétien est un mystère de communion dont l’Eglise est ici-bas le signe et le sacrement1. On peut se rappeler que, greffé par son baptême dans le Corps du Christ et participant, avec tous les baptisés, de la vie même du Christ, le chrétien ne saurait donc vivre ni mourir seul, sa vie et sa mort affectent tout le corps de l’Eglise. C’est le mystère que l’Eglise désigne par la « communion des saints » dont la communion eucharistique est déjà, ici-bas, le gage et la réalisation.
C’est cette réalité essentielle de la foi chrétienne que manifeste la communauté rassemblée pour la célébration des funérailles de l’un des siens. Ce mystère est célébré au plus haut point dans l’Eucharistie qui non seulement actualise le mystère pascal mais accomplit cette communion des fidèles dans le Christ.
La pratique pastorale cherche à mieux manifester cette dimension ecclésiale de la célébration des funérailles par la mise en place d’équipes d’accompagnement des familles en deuil qui, en lien et sous la présidence d’un ministre ordonné sont une meilleure expression du visage de l’Eglise, visage qui doit se donner à voir dans la pastorale des funérailles.
On perçoit aujourd’hui de nouvelles attentes dans l’accompagnement des personnes dans la durée, prenant en compte le temps du deuil. C’est pourquoi dans la partie « Relire notre pratique », nous ouvrons une réflexion qui va dans ce sens.

2ème orientation « Témoigner du Christ en accompagnant les familles en deuil » Une mission d’évangélisation

Si l’Eglise n’a pas à défendre sa part sur le marché funéraire, elle doit cependant, pour être fidèle à sa mission être présente à ceux qui connaissent l’épreuve du deuil comme à toute souffrance.
Pourtant, le rôle de l’Eglise ne peut se réduire à une simple gestion psychologique et rituelle du travail du deuil. Ce qu’on demande à l’Eglise est une parole de foi : foi dans le Christ, en son œuvre de salut accomplie dans mystère pascal, en la résurrection de la chair et la vie éternelle.
Il faut donc que sa présence et sa parole de foi puissent être signifiées clairement et que l’accompagnement qu’elle propose ne puisse pas être considéré comme une proposition parmi d’autres.
Sur le plan pastoral, c’est toute la question de l’annonce face à la diversité des demandes. La qualité de l’accueil pour chacun est le premier témoignage de la foi et de l’espérance qui nous habite. Mais les réponses peuvent être diverses pour tenir compte des situations particulières. Cela nécessite la formation et le suivi des acteurs de la mission.
C’est le cœur de la deuxième orientation.

3ème orientation « Célébrer les funérailles » La place du corps

Les orientations maintiennent la préférence pour le schéma classique d’une liturgie des funérailles comme « chemin » qui se déploie toute entière autour du corps du défunt.
La personne humaine n’est pas seulement quelqu’un qui a un corps, mais qui est un corps, lieu de relation, de communications entre extériorité et intériorité, entre les réalités créées et les réalités spirituelles.
Le corps agit comme un « symbole » au sens sacramentel du terme, c’est-à-dire comme signe efficace d’une réalité qui le dépasse. Seule la vision de l’homme dans l’intégralité de sa nature, indissolublement charnelle et spirituelle, peut exprimer ce qu’est réellement l’homme et quelle est sa dignité.
Une liturgie stationnale
Plusieurs lieux de prière sont mentionnés, au lieu où repose le défunt, à l’église paroissiale, au lieu de la sépulture. La célébration à l’église en présence du corps en est l’étape principale.
L’orientation suppose le passage du corps par l’église avant la crémation.
La prière au crématorium et l’accueil de l’urne au cimetière peuvent faire partie du cheminement. Des propositions de célébrations sont données dans le rituel n°II des funérailles et dans le guide pastoral « Dans l’Espérance chrétienne ». Cela peut être l’occasion de questionner notre pratique.
La demande de célébration en présence de l’urne demeure exceptionnelle et nécessite l’autorisation de l’ordinaire du lieu.
Une prière dans le temps
Le lien à l’eucharistie et, par là, à la communauté ecclésiale est à favoriser par l’accueil des familles et la mention du nom des défunts lors du rassemblement dominical, par des invitations à rejoindre la communauté à l’occasion de fêtes liturgiques
Conclusion
En conclusion, on pourrait dire que la manière de vivre et de mourir en chrétien est témoignage pour toute la communauté mais plus largement pour tout homme. Les notes doctrinales et pastorales du rituel nous le disent bien :
« Pour celui qui croit en Jésus Christ, le sens de la vie et de la mort se découvre à la lumière de la vie et de la morts du Christ. A sa suite, l’Église reconnait que toute vie vient de Dieu, que toute vie va à Dieu, et que la mort n’est pas la fin de tout, mais un passage… »
Faisons ensemble, ministres ordonnés et laïcs, de la pastorale des funérailles, un lieu d’évangélisation, un lieu qui puisse aider les familles à approfondir le sens chrétien de la vie et de la mort et à accueillir l’espérance de la Résurrection. 

VC (Service Foi - Département Liturgie & Sacrements)